3 700 000 manifestants, la population d’un pays entier comme l’Uruguay — bravo les Français! Bravissimi!
Si l’on devient charlie, c’est parce qu’il y a une raison, à chacun la sienne: pour condamner la barbarie terroriste, pour défendre notre mode de vie, pour se sentir solidaire, ou encore pour être trendy et faire comme tout le monde avec une jolie pancarte noire sur Facebook. Quant à moi, j’étais déjà charlie bien avant le massacre chez Charlie Hebdo et je n’oublierai pas de rester charlie.
Ma raison d’être charlie c’est pour défendre la liberté d’expression illimitée et inconditionnelle quels que soient le sujet (religion ou toute autre chose), les moyens d’expression (dessin ou toute autre chose) et le public visé. Et ceci dans toutes circonstances: que la blague du journaliste / politicien / blogeur plaise ou non, qu’elle blesse quelqu’un ou non, qu’elle fasse rire ou qu’elle fasse frémir de dégoût. Je suis convaincu que dans un monde libre on a le droit de se moquer de tout, absolument de tout. Et ceci à tout moment. Toujours, et sans aucune exception. Les uns trouveront ça drôle, d’autres dégoûtant, mais n’importe — celui qui n’apprécie pas les blagues de certain genre ne doit simplement pas acheter le journal / assister au spectacle / regarder la chaîne télé qui dérange — c’est pas plus compliqué que ça. Zappez et trouvez ce qui vous plaît.
Et puis, attention — charlie est incompatible avec politically correct. Charlie est l’opposé du politically correct. Si vous êtes charlie, ne dites pas demain que vous êtes blessé par une blague qui vise votre groupe. Sinon vous n’êtes pas charlie du tout.
Le temps passera vite — n’oublions pas de rester charlies! Repensons aux gars de Charlie Hébdo chaque fois que quelqu’un qui a une larme facile se plaint d’un dessin / chanson / publication / phrase. Blessé? — pas grave, change de chaîne et respecte le droit de chacun de s’exprimer sans faire des innombrables révérences envers tous les groupes existants ou imaginés. Les journalistes de Charlie Hebdo sont morts pour ce droit fondamental: dire ce qu’ils voulaient dire.
Votre participation était formidable. Merci, chers amis français! Vive la liberté d’expression, vive la France et vive la République!
22 Nivôse an 223 de la Révolution